Alors, plan or not plan ?
Les avis, et, surtout, les pratiques, divergent sur ce sujet. Certains auteurs ont leur livre en tête dans son entièreté, et n'en font pas. D'autres, au contraire, ont absolument tout prévu avant d'écrire la première ligne de leur roman. J'avais été impressionné, par exemple, par la complexité et la minutie d'un posté par Franck Thilliez sur ses réseaux sociaux.
Pour ma part, je n'ai pas les idées assez claires pour me lancer sans plan.
Je commence à griffonner les idées principales, les actions clés du futur roman et commence à tracer quelques flèches pour donner de la cohérence à ce brouillon.
Puis vient un deuxième temps, celui de la mise au propre, en quelque sorte. Le schéma va alors s’étoffer. Il reste bien entendu quelques zones d’ombres, des idées à trouver. Mais quand j’ai une vision globale, je commence l’écriture. Et cela m’ennuierait d’ailleurs de TOUT savoir dès le début. Lorsque je j’ai un texte sur le feu, je le tourne et le retourne mentalement, constamment. D’autres idées arrivent, venant bouger tout l’ensemble.
Et puis… j’adore intégrer des éléments totalement imprévus, en me laissant guider par des points qui me semblaient non essentiels au moment où je les avais écrits. Un personnage archi-secondaire qui sera réutilisé, une action anodine, une phrase prononcée par un personnage, un détail…
Cela me semble essentiel et permet, à mon avis, d’éviter une erreur que je rencontre fréquemment au cours de mes lectures (j’en fais d’autres, et sans doute celle-ci aussi, entendons-nous bien!) Je m’explique. Lorsque l’on a tout prévu, on va annoncer à un moment ou un autre, l’élément qui va servir plus tard. Si c’est préfabriqué, et si ce n’est pas extrêmement bien amené, le lecteur averti va le sentir et se dire « Oh là, ça, c’est important, à quoi cela va-t-il servir ? »
Et puis, ce n’est pas fini… Je n’ai parlé que de l’ordre du récit jusqu’à présent, de manière assez chronologique. Il va falloir décider de plusieurs choses, à partir de là : Dans quel ordre présente-t-on les choses aux lecteurs ? Que leur dit-on, que peuvent-ils déduire ? Qui sait quoi, parmi les personnages ? C’est l’objet des cadres en couleur, dans l’image, dans la partie droite…
Une fois que tout cela est grossièrement ficelé, je me lance, en sachant (et en espérant, donc) que l’ensemble va bouger en cours d’écriture. Sinon, franchement, quel ennui !